Tout porte à croire que dès la préadolescence, ces jeunes manifesteront le droit d’influencer la nature des changements et la façon de les mettre en place. Ce besoin est tel qu’il n’y a pas un seul établissement scolaire, cadre d’entreprise ou institution publique qui ne sera pas concerné par cette réalité. Pour faire valoir leurs attentes, leurs idées et leurs envies, il serait sans doute vain d’espérer qu’ils le feront après avoir acquis de l’expérience, de l’ancienneté ou une certaine réussite.
Que ce soit dans le cadre d’un emploi ou de leurs études, ou pour combler un besoin, ils se tourneront vers la technologie vocale, les réseaux sociaux et la mobilité, un mode de vie qui leur permettra de développer leur potentiel et d’acquérir des compétences à l’international. Le numérique imposera partout des logiques nouvelles. Le syndrome de vision informatique (problèmes oculaires et visuels et maux de tête liés à l’utilisation d’un écran) sera endémique, d’autant plus qu’ils évolueront vers des appareils plus petits. Avis aux parents : des pauses fréquentes sont fortement recommandées.
Cette génération apprécie la fluidité et la simplicité des choses (qu’il s’agisse de la mise en place des valeurs dans le travail tout comme le marketing commercial). Le maniement des outils ne pourra donc jamais rimer avec contrainte, effort ou impatience.
Les enfants sont loin d’être prêts à tout sacrifier au processus d’accumulation, précisément parce qu’ils ne s’identifient pas complètement à ce régime capitaliste. Ils auront l’occasion d’en connaître d’autres – la responsabilité sociale, la situation climatique, la diversité et l’inclusion, etc. L’existence d’une pluralité de valeurs et l’appartenance simultanée ou successive de chacun à plusieurs mondes vécus par les générations précédentes tend donc à conférer un caractère satiable à la nature humaine ou, dit autrement, à freiner les tendances à l’insatiabilité dont parle Émile Durkheim, sociologue français (1858-1917).
Pour se perpétuer, le capitalisme a besoin à la fois de stimuler et de freiner l’insatiabilité… La génération née entre 2011 et 2025 sera-t-elle actrice de sa transformation ? Pour y arriver, elle devra d’abord se percevoir davantage comme un membre d’une famille, d’une collectivité et d’une équipe que comme un individu indépendant. La critique sera aussi un levier important de sa capacité à agir et à puiser son énergie face à des sources d’indignation. Elle se révélera par son souci de dévoiler l’inauthenticité des personnes et des objets.
En 2030, les Alphas devront relever un énorme défi : celui de supporter la charge d’une population vieillissante (la proportion de gens âgés de plus de 60 ans sera la plus élevée jamais enregistrée dans le monde – Banque mondiale, 2022). Les Alphas représenteront 11 % de la main-d’œuvre mondiale d’ici 2030. Cela fait réfléchir les instances publiques et privées. Rien ne doit être laissé au hasard. Il vaut mieux s’y préparer maintenant. On y comprenait peu de choses avec l’arrivée des milléniaux en 1980. Le monde du travail tout comme la société occidentale, en général, manifestaient peu d’inquiétude à l’époque en évoquant « ils s’adapteront » ! Une chose est sûre : les Alphas ne s’adapteront sans doute pas. Ils blâmeront, je l’espère, l’égoïsme et pointeront vers une exigence de communauté humanité, se manifestant par la solidarité au sein de collectifs.
Avec l’arrivée massive des nouvelles technologies, on sait malheureusement, que le temps alloué aux écrans de verre augmente la vulnérabilité des jeunes à bien des égards. Cette vulnérabilité s’inscrit aussi dans une dynamique telle que depuis les années 2000, les jeunes vivent dans un espace restreint (ils ont peu d’expériences de vie à l’extérieur et connaissent une socialisation limitée) fragilisant ainsi leur santé mentale. Jordan Shapiro PhD, un auteur américain connu pour son travail sur la parentalité, l’éducation, le genre et la technologie, a suggéré que la nature de plus en plus technologique de l’enfance devrait être embrassée « comme un moyen de préparer les enfants à la vie dans un monde de plus en plus numérique, ainsi que de leur enseigner des compétences pour la vie hors ligne ».
Conférence disponible : Les représentants de la génération Alpha (2011-2025) : quels sont leurs enjeux, leurs attentes, leurs motivations ?
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